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Le travail post-retraite
Il en résulterait que l’immigration elle-même peut contribuer au vieil- lissement plus qu’au rajeunissement d’un pays.
Ainsi, une étude menée sur les bases du recensement39 montre en effet que la population des États-Unis atteindra un total de 404 millions d’habitants en 2060 contre 325 millions en 2014. L’immigration actuelle et sa descendance compteront alors pour 75 millions. Résultat : 59 % de la population serait alors en âge de travailler (16-60 ans). Avec une immigration diminuée de moitié, la fraction de population disponible serait de 58 %, et de 57 % sans immigration.
« Une politique d’immigration constante, même à des âges relative- ment jeunes, ne rajeunit pas nécessairement des populations à faible fertilité. Elle peut même contribuer au vieillissement», constate le sociologue Thomas Espenshade, de Princeton. Il faudrait de fait une immigration colossale pour compenser le vieillissement du pays.
Jersey a choisi l’immigration temporaire
L’île de Jersey (106 000 habitants) ne se résume pas à un coffre-fort fleuri, un havre de discrétion bancaire cerné par la mer où les firmes finan- cières viennent débaucher les jeunes gens avant la sortie du lycée pour utiliser leurs compétences comptables et leur agilité en calcul... L’île est un État du Commonwealth qui use - pour ses services, le commerce, l’hôtellerie, l’agriculture - de l’immigration temporaire. Elle est sa variable d’ajustement pour compenser une démographie défaillante et un nombre de naissances qui excède péniblement celui des décès. Sa limitation ou son arrêt entraînerait une diminution de l’activité dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, de la finance et de la santé, constate l’éditorialiste du Jersey Evening Post Richard Digard.
«Le taux de dégradation de la démographie s’accroît. Bien vu. D’une part parce que l’on vit, heureusement, plus vieux. Le mauvais côté pour les États est que ces gens ne travaillent plus. Aussi, au lieu de payer l’impôt sur le revenu, comme elle le faisait, cette population coûte à la communauté désormais puisqu’elle nécessite davantage d’aide », note-t-il avant de parler de la«bombe à retardement démographique» et du risque de rétrécisse- ment de l’activité si on limite l’immigration temporaire. Fragilité !
L’île est à la merci de l’offre d’une autre principauté mieux-disante en matière de rémunérations pour les Polonais, les Portugais, les Irlandais et les Ukrainiens dont elle loue les services.
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