Page 186 - Le travail post-retraite

Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
apportent une connaissance des autres secteurs, des idées neuves et un statut. Avec le temps, ils pourraient proposer des solutions à cer- tains des problèmes les plus difficiles à résoudre auxquels nos écoles sont confrontées. »
En changeant d’univers, les cadres devenus profs s’aperçoivent qu’avec l’âge, ils donnent moins d’importance à leur statut qu’au besoin de s’ac- complir. Leur attitude correspond strictement à la hiérarchie des besoins énoncées par Maslow dans sa pyramide. L’évolution de la démographie va aussi appeler chacun à utiliser son solde de temps disponible à tra- vailler pour rester intégré, se sentir utile. Éventuellement pour complé- ter son revenu ! Bien que plusieurs voies d’accès le permettent, la culture et l’enseignement français, animés d’esprits de corps et de syndicats parfois sclérosés, facilitent moins cette intégration que le pragmatique esprit anglo-saxon !
Un «indice de l’élasticité générationnelle » ?
Mais l’expérience des ex-ingénieurs, ex-avocats, ex-journalistes passés à l’enseignement montre aussi que, comme dans l’entreprise, la transmis- sion ne se résume pas à un apport technique. Elle implique émetteur, vecteur et cible. Peut-être serait-il pertinent de vérifier la qualité de cette transmission, qui est aussi un atout de la pérennité de l’entreprise en élaborant un « indice de l’élasticité générationnelle ». Il incorporerait les règles de l’éthique professionnelle qui seront transmises comme un repère de la sociabilité dans la vie au bureau ou à l’atelier.
Faut-il écarter la psychologie relationnelle et générationnelle de la transmission ou l’intégrer au processus? Aînés poursuivant ou repre- nant une carrière au-delà de l’âge de la retraite et jeunes générations vont témoigner d’un écart culturel croissant.
Jusqu’au début des années 2030, les aînés seront des enfants du baby-boom français (1946-1974), qui pourront avoir connu l’exiguïté des logements des années 1950-1960, une adolescence bercée par Johnny et les Beatles. Ils lisaient Un sac de billes de Joseph Joffo, regardaient Les Rois Maudits à la télévision, et s’informaient en lisant un quotidien en papier ! Les cadets qu’ils côtoieront seront de culture exclusivement digitale. Ils auront parfois suivi leurs cours sans support papier et validé leur par- cours par des QCM électroniquement administrés.
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