Page 188 - Le travail post-retraite
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Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
Rééduquer au discernement rationnel
Faut-il s’appesantir sur ce consumérisme des générations Y et Z? Il est plus intéressant d’en rechercher la source, de souligner les points auxquels les experts seniors devront être attentifs pour que passe leur message plutôt que de recenser les formes de la rage dont le junior consumériste témoigne. Il est parfois né de la maltraitance à laquelle l’entreprise a, dans certains cas, voué leurs parents. Il trouve surtout sa source dans la culture de l’immédiateté, de la réaction épidermique non documentée (le rush sur les réseaux sociaux) et de la satisfaction immé- diate des envies anywhere liées à la galaxie des GAFA. Cette galaxie du virtuel a aboli le discernement que donnait la confrontation des diverses sources d’information bien identifiées (journaux, radio, chaînes de télé- vision) au profit des réseaux sociaux producteurs d’un mélange d’infor- mations, de réactions, de fabrications, de rumeurs – moins propices à l’épanouissement de l’esprit critique qu’à l’exaltation de l’individualité.
Alain Tournyol du Clos, expert en expertise et en transmission
« Je ne crois pas qu’au cours de mes 50 ans de vie professionnelle, je sois allé tellement au-delà de la règle de 3 en calcul, j’ai davan- tage managé», rit Alain Tournyol du Clos, gentilhomme creu- sois dont le lieu de vie – La Hague – associe la mer indomptée, qu’adore le voileux, et l’atome. L’atome a joué un rôle prépondé- rant dans la carrière de ce polytechnicien, ingénieur du génie maritime et du génie nucléaire. C’est la curiosité de l’intéressé qui a fait de sa carrière le kaléidoscope d’expériences qu’il peut «aujourd’hui mettre à la disposition des entreprises pour éviter aux jeunes de refaire certaines conneries ».
Être un expert, c’est aider les autres à gagner du temps sur le temps et sur les procédures. Alain Tournyol du Clos est même un « expert en expertise », car en 50 ans d’activité il a aimé tutoyer une multitude de spécialités, qui font de lui un généraliste de pointe. «Avec Polytechnique, j’ai acquis une certaine connaissance de l’état des sciences à un moment donné mais je ne suis ni un spé- cialiste des générateurs vapeur, ni de la soudure. J’apprécie d’être le catalyseur entre les spécialistes, l’interprète qui permet à tous
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