Page 171 - Le travail post-retraite
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Ce que l’on sait de l’avenir de l’économie
de la Santé, aux réunions quotidiennes de Matignon, au Conseil de défense, du fait de la compétence acquise en gestion de crise. À ceci s’ajoute son sens politique. Celui-ci en a fait le conseiller de deux ministres de l’Intérieur successifs. Spécialité démineur et « fluidificateur » de situations de crises, donc.
Ceci n’est pas le domaine de son confrère Georgelin, ex-chef d’État-Major des armées, ni la raison de son installation à la tête du chantier de reconstruction de Notre-Dame « pour lutter contre les procrastinations de toute sorte et avancer »182.
«Pour cette mission, le président Macron voulait un catho- lique, qui ait exercé de hautes responsabilités dans l’État et qui soit un homme d’autorité. » D’où un mélange d’humour réa- liste – «Si pour changer une pierre de la voûte, on réunit une commission qui va réfléchir pendant trois mois, ça non...» – et de brutalité militaire serti d’un vrai goût du commandement. «Notre époque n’aime pas l’autorité mais il faut bien qu’il y ait des gens qui disent “en avant !” ».
Là encore, un général a apporté la réponse au besoin de faire appel à l’expérience acquise sur d’autres terrains que la culture.
L’historienne Bénédicte Chéron parle, à propos du coro- navirus, de stratégie générale de gestion de crise «emballée dans un récit guerrier»183. Or c’est une guerre de reconquête que le général Georgelin a été chargé de mener dans un délai contraint, après avoir supervisé des opérations en Côte d’Ivoire, Afghanistan, dans les Balkans ou au Liban. Cinq ans pour rendre Notre-Dame au culte et aux visiteurs. Pas le temps donc pour les ronds-de-jambe et la langue de bois, pas le temps pour une multiplication de colloques dont les profes- sions intellectuelles concernées sont friandes. Le général doit veiller à ce que les délais soient tenus.
Un catholique affirmé est indispensable pour ne pas négli- ger les émois de la communauté à l’égard du temple qui est aussi la « la cathédrale métropolitaine de la France, la première église et le cœur de la chrétienté en France». Un dossier plus complexe qu’une opération de guerre. Il en nécessite l’expé- rience et le pragmatisme acquis de longue date, car «pour reconstruire la flèche, il faut d’abord que la charpente ait été faite». Te Deum prévu le 16avril 2024, cinq ans jour pour jour après l’incendie. Le général a promis.
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