Page 169 - Le travail post-retraite
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Ce que l’on sait de l’avenir de l’économie
grand bateau qui a 40 ans, je n’ai pas envie de le casser. Certains vont dire qu’on a peur, j’ai tout entendu. Mais parfois, il faut savoir faire une pause pour durer178. »
Une audioprothèse pour traverser l’Atlantique
Escoffier s’était dit parti pour arriver. Et comme Guy Roux, il sait compen- ser le handicap de l’âge par les innovations techniques. Bob, en revanche, est familier de l’informatique embarquée. Mais une perte auditive lui a été diagnostiquée. Elle aurait pu être une contre-indication au départ car « je n’entends plus trop les aiguës avec le vent et tout, sur les bateaux nous avons des alarmes stridentes ». Le mal est fréquent chez les marins.
Remède, un contact inattendu avec Surdicom, une société d’audio- prothèse. Elle l’a équipé de prothèses étanches, d’une stéréo de secours. Surdicom a même équipé le monocoque pour favoriser «l’inter- connexion entre les aides auditives et le matériel embarqué »179.
L’informatique de communication permet à Guy Roux d’actualiser ses connaissances et de demeurer performant dans son activité. De la même manière, les aides acoustiques autorisent Bob Escoffier à tenter la traversée de l’Atlantique et Surdicom à innover, développant son savoir-faire en tirant les fruits de l’expérience.
Expert senior réparé, compétences augmentées, activité prolongée ! C’est ce que préconisent les économistes qui ne songent pas qu’à ces glorieuses individualités mais à des légions de seniors dont, demain, la prolongation d’activité sera devenue une nécessité pour l’économie.
L’autre point sensible est le coût des seniors. Certes, ils sont au sommet de leur progression. Mais l’ancienneté a d’autres noms, expé- rience, valeur ajoutée, participation à l’histoire de l’entreprise, trans- mission. Cette expérience peut primer un savoir juvénile et livresque. En plus, l’aîné pourrait tenter de faire valoir qu’il connaît la solution à une situation qu’il a déjà vécue alors qu’elle est inédite pour son jeune manager. Ce qui a un prix.
Mais on n’oubliera pas non plus que plus de la moitié des seniors concernés se disent prêts à accepter l’ajustement de leurs émoluments. « 68 % d’entre eux sont prêts à baisser leur rémunération. Neuf seniors sur dix interrogés déclarent qu’ils accepteraient de changer de fonction. Et 47% accepteraient de déménager. Les responsables du recrutement
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