Page 146 - Le travail post-retraite
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Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
remet ses banderoles-annonces sur les bords de route et renouvelle son offre d’une mise à disposition d’un cabinet aménagé pour l’euro symbo- lique. Le 17 juillet 2018, Ouest-France titre: «Bienvenue à Saint-Lunaire, docteur Caron». Le nouvel arrivant n’est pas un pigeon de la dernière couvée. Benoît Caron a 60 ans. Il a exercé pendant des décennies dans la ZUP de Rennes en cabinet de groupe. Il est ravi, il dispose d’une résidence à Lancieux, la station balnéaire voisine. Pédagogue agréé par l’Université, il est en plus habilité à former des internes. Il aide aussi aux premiers pas en clientèle de la jeune médecin qui a rejoint le deuxième cabinet de la maison médicale. Un ensemble qui est une promesse d’avenir.
Didier Robiliard, l’expert malgré lui du Parkinson
« J’avais une colère en moi. Je voulais changer l’image de la maladie, qu'elle soit mieux connue et reconnue. Cette maladie, on l’attri- bue souvent aux personnes très âgées, un peu comme une fata- lité due à l’âge. Je me disais qu’il fallait avec l’association que l’on trouve le moyen de lutter contre cette image, la stigmatisa- tion qui fait souffrir terriblement les malades»155, confie Didier Robiliard, 61 ans, président de France Parkinson156.
Ne croyez pas que sa focalisation sur l’image de la maladie relève de l’obsession. Cette sensibilité lui vient de son univers professionnel antérieur et du moment où son Parkinson lui a été annoncé. « J’avais 44 ans et demi, j’étais en pleine ascension profes- sionnelle. J’étais directeur adjoint d’un groupe de presse et j’étais dans l’incapacité de tenir ma fonction. Il a fallu que j’abandonne et que je me réinvente une vie nouvelle alors même que l’on me proposait une intervention chirurgicale, la neurostimulation, dont peuvent bénéficier une petite partie des parkinsoniens.»
Il a à peine 50 ans lorsqu’il est mis en invalidité, quitte sa société, et est opéré. « C’est un renoncement terrible. » Mais l’opération lui a restitué l’autonomie dont la maladie le privait. Avec un lot d’anxiété toutefois, car « il y a une forte phase de questions après l’opération qui consiste à se demander si, au fond, on reste soi-même ».
Pour le communicant, le plus dur à supporter est l’annonce de la maladie par un neurologue «qui justement n’a pas pris le temps de m’annoncer correctement les choses. Je sais qu’il n’y a pas de bonne manière d’annoncer une mauvaise nouvelle.
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