Page 38 - Le travail post-retraite
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Le travail post-retraite
personnes qualifiées en âge de travailler du fait même de sa démogra- phie et des programmes gouvernementaux de formation.
La ventilation de cette main d’œuvre à l’échelle de la planète relève de la science-fiction. En revanche, la conjugaison de l’ensemble des efforts, le maintien des aînés au travail, le concours des compétences post-retraite et l’accès précoce des jeunes à l’emploi sont des éléments favorisant l’éloignement du désastre économique ou du chaos social.
Les satisfactions philosophiques du travail post-retraite
Si le philosophe Pascal Bruckner, 73 ans – qui est toujours actif dans sa recherche et en qualité de chroniqueur (Le Monde, Le Nouvel Observateur, Causeur...) – suggère l’âge de 70 ans pour la retraite des salariés, c’est parce qu’il veut leur bonheur. Il le dit dans la presse48. Et dans son livre Une brève éternité - Philosophie de la longévité49. Toutefois, le penseur raisonnable exclut les situations de travail pénible du tableau.
Pour lui, le secret d’une vieillesse heureuse, c’est «cultiver jusque sur le tard toutes ses passions, toutes ses capacités, ne délaisser aucune volupté, aucune curiosité, se lancer des défis impossibles, continuer jusqu’au dernier jour à aimer, voyager, travailler, rester ouvert sur le monde et sur les autres. D’un mot, éprouver intacts ses pouvoirs. »
En synthèse : j’expérimente donc je suis. Ce qui appelle à se montrer opportuniste pour profiter des aubaines. «Il faut parfois rater ses ren- dez-vous avec l’histoire pour être en avance sur elle. C’est le privilège du survivant. Ainsi du philosophe français Alain Badiou, dernier né de la génération structuraliste, et parvenu à 70 ans seulement à une certaine notoriété, longtemps après la mort des grandes figures de cette époque, les Barthes, Foucault (...). Le vif saisit les morts et paraît leur synthèse quand il n’est qu’une lointaine bouture. »
Le penseur n’incite pas à se lancer dans le parapente ou l’ascension de l’Everest si l’escalade de la Butte Montmartre était déjà une épreuve à 42 ans ! Il préconise la prudente audace, la prise de risque calculée, car «la durée est réductrice d’incertitudes. Mais les contraintes, en nous restreignant, fortifient aussi notre liberté ». Le senior est riche des latitudes de choix que sa connaissance de lui-même lui autorise. Elle l’appelle à ne pas avoir peur pour ne pas ressasser ensuite l’amer- tume des rencontres manquées : « Il faut savoir empoigner son temps
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