Page 22 - Le travail post-retraite
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Le travail post-retraite
Japon : 125 millions d’habitants en 2021, 50 millions en 2100
Au bout du compte, la police nipponne a perdu à la fois un réseau d’in- dicateurs et la population un service, une sécurité. Ce service devra être rendu autrement sous peine de créer de l’insécurité sociale. Le Japon est, avec l’Italie ou l’Allemagne, l’un des pays les plus vieux de la planète. Il va donc connaître un besoin accru de services, une main d’œuvre se raréfiant et un déficit démographique annuel de 750 000 habitants dès 2021 par manque de naissances, puis d’un million par la suite16.
En 2100, le Japon, 125 millions d’habitants aujourd’hui, aura vu sa population fondre de plus de moitié, tombant à 50 millions17, et la moitié de sa population aura dépassé 60 ans, avec l’obligation de travailler le plus longtemps possible pour ceux qui le pourront.
La France n’est pas exempte totalement de cette obligation malgré une démographie moins catastrophique. Mais, sans jouer les Cassandre, ces exemples aident à bien saisir l’appel d’experts sociaux18 français pour un relèvement rapide des petites retraites misérables.
Ces derniers suggèrent de relever au niveau du SMIC (1554,58€ bruts, 1230,61 € nets, chiffres de juin 2021) le minimum contributif d’un salarié ayant toutes ses annuités, qui est actuellement de 645,50 euros.
Le renvoi de la retraite universelle
par points à un avenir de moyen terme
Les experts sociaux appellent aussi le renvoi à un avenir de moyen terme le projet de retraite systémique par points, le grand chantier du gouvernement (2017-2019). Celui-ci a joué de malchance et de maladresse, manqué de réalisme, après avoir affiché l’ambition d’une grande réforme de société. Il a été d’abord malmené par la ques- tion de la hausse de l’âge pivot de départ à la retraite à 64 ans, qui représentait un casus belli pour les syndicats. Ensuite, c’est la posi- tion du haut-commissaire aux Retraites qui a commencé à tanguer. Jean-Paul Delevoye, grand architecte de la réforme, et ex-président du Conseil économique et social (2019), a été acculé à la démis- sion lorsque ses omissions de déclaration sur ses mandats autres que sa fonction officielle ont été révélées. Ajoutons le brouillon de révolte des Gilets jaunes (2018-2019) et finalement le covid (2020).
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