Page 201 - Le travail post-retraite
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Le senior, si nécessaire à la transmission entre générations
Il s’agit en fait d’un recrutement. Le contrat doit donc faire l’objet des mêmes soins. L’association définira les contours d’une offre de poste après avoir identifié ses besoins. La réussite de l’opération l’appelle à s’interroger sur sa capacité à accueillir, intégrer et manager une per- sonne issue d’une autre culture. Elle doit aussi accepter le fait que cette personne n’est pas sa salariée mais demeurera celle de BNP Paribas, d’EDF ou d’Orange... Elle n’est donc pas l’un des bénévoles.
Le salarié intéressé par la démarche aura à cœur de se trouver le cadre où il combinera son expérience et ses désirs de renouveau, un domaine, une cause qu’il aimerait faire profiter de ses compé- tences. Dans la continuité de son expérience ? Pas toujours car on voit parfois ressurgir des ambitions et des talents longtemps oubliés. Mais pour un salarié aussi, le changement tient du défi. Il intègre un univers dont les valeurs lui semblent proches mais dont le mode de fonctionnement, loin de l’entreprise, peut lui être étranger. Une invitation à l’humilité. Un passé associatif favorise le succès de la greffe. Sinon, s’immerger dans l’association pour un essai est un préalable.
Le Mécénat de Compétences Senior diffère donc radicalement des missions post-retraite. Rappelons que le salarié est un salarié, pas un retraité ! Sa nouvelle activité s’exerce hors de l’entreprise, mais elle demeure sous la responsabilité de celle-ci, et elle s’exerce usuelle- ment à temps plein. Le retraité en mission intervient souvent comme expert de son art. Or, la nouvelle activité du salarié, en mécénat de compétences, peut être en total décalage avec sa fonction précédente. On a vu des comptables devenir chauffeurs ou animateurs !
Existe-t-il d’autres différences avec l’activité post-retraite ? Oui, car prendre des missions résulte d’un choix délibéré, à l’issue d’une carrière. Les retraités en choisissent certaines, en rejettent d’autres et sont devenus les maîtres de leur temps. L’activité post-retraite offre une rémunération qui intervient en complément de retraite. Et elle ne connaît pas la limite contractuelle de durée imposée d’emblée au Mécénat de Compétences Senior.
Les deux mécanismes sont complémentaires. L’un et l’autres favorisent l’évolution vers une retraite active. L’argent est sou- vent moins le déterminant du retraité en mission que le désir de se rendre utile, de demeurer actif et reconnu. Comme le militant associatif !
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