Page 200 - Le travail post-retraite
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Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
Ce titulaire d’un master de littérature hispanique est tombé dans la banque pendant 30 ans. Mais à BSF, il pouvait accompagner des pro- jets en faveur de la Colombie, d’où son épouse est originaire. Il a aussi contribué à en structurer le développement : « En 2017, BSF a franchi, et très certainement de manière irrévocable, le seuil des cinquantes sala- riés, conduisant l’association à mettre en place un comité d’entreprise, dans un délai de douze mois. » Les compétences personnelles de cet ancien représentant du personnel étaient précieuses...
« Le Mécénat de Compétences Senior consiste à mettre au service de structures d’intérêt général les compétences de salariés en fin de car- rière, durant leur temps de travail, sur une durée pouvant atteindre 2 ans, en contrepartie d’un engagement de départ. Le contrat de travail est inchangé, mais le management du salarié est affecté, par avenant, à la structure d’accueil, laquelle bénéficie ainsi gracieusement d’une compé- tence éprouvée par l’expérience ».
Ex-directeur régional de l’emploi EDF en Ile-de-France, le sexa- génaire Denis Bouchard est expert en engagement associatif à la Fondation EDF. Selon lui, le Mécénat de Compétences Senior consti- tue pour l’entreprise un « réducteur d’incertitude » car, depuis 2010, la date de départ en retraite est à la discrétion du salarié jusqu’à 70 ans. Avec le mécénat de compétences, la date est fixée d’un commun accord. Ce dispositif aide aussi l’entreprise à optimiser ses ressources humaines car il met au service de l’intérêt général celles que l’entre- prise ne peut utiliser pleinement. Exemple : un chef de projet, à 2 ans de la retraite, ne peut pas reprendre une mission de conduite de projet de 5 ans. En revanche, il peut parfaitement apporter son appui à une structure d’intérêt général sur le laps de temps imparti. Il peut ainsi contribuer à des transferts de savoir-faire. L’intérêt fiscal que l’entre- prise y trouve facilite cette évolution. Mais il n’est pas le déterminant.
De son côté, le salarié va bénéficier d’une opportunité de valoriser autrement ses compétences professionnelles. Souvent, il va même les redynamiser en changeant de champ d’action. Ainsi du chef d’agence bancaire qui va administrer un chœur. Il satisfera des aspirations que sa carrière avait laissées en jachère. Ainsi prépare-t-il au mieux son passage à la retraite. Car au terme de sa mission (et donc de son contrat de travail) le salarié en Mécénat de Compétences Senior poursuivra souvent son engagement en tant que bénévole. Mais il est impossible de parvenir à ce résultat sans que chacune des parties ne s’y prépare.
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