Page 196 - Le travail post-retraite
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Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
Les X, les Y et les millenials
sont-ils des Martiens consuméristes ?
Ce que les experts seniors apportent dans l’entreprise ne se limite pas à un savoir-faire. Leur contribution s’étend aussi à un savoir-être, une éthique et des objectifs tels que l’esprit de projet ou le goût de l’aven- ture industrielle, des belles histoires et de leur réussite – une sorte de foi qui fait de plus en plus défaut à mesure qu’accèdent à la planète entreprise ces « nouveaux Martiens » que sont les Y et les Z.
Comment expliquer que la «câlinothérapie» déployée pour fixer les jeunes générations dans une entreprise n’empêche ni la multiplication des pathologies liées au travail, ni l’envie de changer d’employeur ?
Sans être psychologue, on hasardera que la disposition de poufs, de corbeilles de carambars et de babyfoots dans les services, le recrutement d’un Chief Happiness Officer (CHO), « chef de la joie au travail», et d’un responsable de la qualité de vie au travail (QVT) relèvent du gadget palliatif plus que d’une stratégie de management et d’objectifs. Il est certain que divers services fournis par l’entre- prise (cantine, chèques-restaurant, crèches, remboursements de transports, cafétéria, salle de gym, séjours de vacances...) facilitent le travail. Avec une bonne mutuelle et une épargne d’entreprise, ils constituent un plus déterminant et un appréciable confort profes- sionnel. Le reste relève du centre de loisirs ou du jardin d’enfants...
Est-ce que le « je n’ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de lasueur» que Churchill proposait au peuple anglais en 1940 serait plus souhaitable? Les mots brutaux avaient de la force et, au bout de la peine, il y avait l’annonce d’un projet, l’espérance d’un résultat. L’entraîneur d’un marathonien ne lui tiendra pas un propos différent. Les mots soulignent l’importance du projet clair et nettement énoncé qui fait sens dans la conduite du management.
Offrirait empathie
et objectifs partagés
L’irruption de digital natives sur le marché du travail a pu parfois prendre de court des GRH manquant d’observations sur le temps long. Ils ont donc cru à la nécessité de les traiter différemment des
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