Page 189 - Le travail post-retraite

Le senior, si nécessaire à la transmission entre générations
d’avancer ensemble autour du chef de projets que j’ai été, de tirer le maximum de tous, sachant que l’optimum du tout dépasse la somme des optimums », confie-t-il.
Le CV est encore plus éloquent que l’homme, qui aime autant la pédagogie que la technique et le pilotage d’équipes à grande échelle. À son actif, notamment, la direction de la DCN de Cherbourg au temps de la réalisation du Triomphant, du Téméraire, du Vigilant et de l’exportation de sous-marins au Pakistan. À lui encore la réor- ganisation de la production de cœurs de sous-marins d’Areva, la conduite de l’assainissement d’anciennes bases russes, questions juridiques comprises.
C’est tout? Non. Ajoutons la littérature professionnelle pro- duite avec des amiraux moscovites, le conseil nucléaire auprès de l’ambassade de France en Chine pendant sept ans. Résultat, la commande de deux EPR (réacteur nucléaire à eau pressurisée) et le début des négociations sur une usine de retraitement.
La retraite a signifié le passage du pilotage au conseil. Alain Tournyol du Clos transmet ce qu’il sait aux cadets, la culture pro- fessionnelle, l’histoire des situations qu’ils prennent en charge, «car il est utile de connaître les antécédents pour prendre une décision». Faire passer son expérience, c’est aussi transmettre des codes. «On ne s’adresse pas de la même manière à un Américain qu’à un Russe, on ne traite pas avec un Chinois sans connaître un peu Confucius. »
Qu’il soit le délégué général d’Expert Activ185, qu’il aide au main- tien de l’efficacité de ses confrères, n’a rien d’une surprise. D’où son travail d’organisation de formations, de visites et d’amélioration de la visibilité de chacun. Avec un mantra 100 fois reformulé: «L’expert n’est pas le décideur. Il se doit d’apprendre l’humilité, à écouter le client et à lui offrir les meilleures réponses».
Le danger stratégique
de la hargne anti-boomers
La forme désordonnée et souvent contradictoire des récentes reven- dications des mouvements spontanés de rue et de ronds-points est issue de cette même sphère virtuelle. Tout s’y mêle de manière non documentée, non hiérarchisée, non conceptualisée, au ressentiment
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