Page 152 - Le travail post-retraite
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fraîchement recrutées sont larguées « sans points » et sans expérience.
11. Le CV anonyme favorise
les seniors.
Faux. Le CV anonyme favorise tout sauf l’anonymat puisque l’énoncé chronologique du parcours et de l’expérience d’une personne permet immédiatement d’évaluer son
âge. Millésimer ses diplômes est l’assurance d’être vite ringardisé.
12. Les seniors n’en font
parfois qu’à leur tête.
Vrai et Faux. La difficulté vient souvent du jeune manager qui nourrit un complexe d’incompétence ou
plus rarement une envie freudienne de «tuer le père» face à son aîné. Mauvais calcul, car il passe à côté
ce que l’aîné peut lui offrir pour asseoir son management. Instaurer un rapport de force est une attitude animale. Mieux vaut consulter l’aîné et lui déléguer des responsabilités que de le considérer comme un
rival, le jalouser ou le mettre à
l’écart. Sa participation enrichira le travail d’équipe. Une coopération bien comprise favorisera l’autorité
du jeune manager qui ne peut développer sa compétence sans assimiler les règles des relations intergénérationnelles. Le retraité
qui intervient dans une entreprise
est souvent accueilli à bras ouverts; en effet, il se trouve alors dans une posture de transfert de savoir et les mélanges intergénérationnels sont très enrichissants de part et d’autre.
13. Les seniors sont rigides. Faux. Un senior n’est pas « rigide » par nature. Si la gestion des ressources humaines a néanmoins pris le soin de le laisser s’ankyloser dans un poste, il peut y avoir pris des habitudes comme tout un chacun. Le rigide, c’est peut-être le responsable des ressources humaines !
14. Les seniors sont routiniers
et périmés.
Faux. Les seniors au travail sont-ils lents, peu réceptifs à la nouveauté, ont-ils plus de jours d’absence que leurs collègues plus jeunes ? Non. Le vieillissement prématuré au travail provient de l’exposition à des conditions dures, au manque de renouvellement des tâches proposées, de formation... À tout âge, l’absence de contact, de
défi, d’émulation porte préjudice. L’absence de stimulation ou la médiocrité des relations sociales est un facteur de dégradation cognitive, de repli. Les seniors, qui ne sont pourtant pas des digital natives, rattrapent rapidement les autres générations. Par exemple, 90 % des 65-74 ans possèdent un téléphone portable, les deux tiers des 75+ aussi. L’étude « Older Adults and Internet Use » montre encore que
les internautes 65+ rattrapent leurs cadets en termes d’usage du Web, puisque 86 % envoient des mails
(91 % pour l’ensemble des adultes) et fréquentent Internet avec la même intensité quotidienne qu’eux (59%).
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