Page 108 - Le travail post-retraite
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Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
mouvements écologistes. Il tire encore argument de la dépendance qui a été constatée à l’égard de l’économie chinoise pour la fourniture de produits, dont la lutte contre le coronavirus a révélé la nécessité.
La nécessité de réinvestir en France certains secteurs industriels est une opinion partagée et mobilisera l’expérience des seniors comme, plus anecdotiquement, la remise en fonctionnement d’une usine de fabrication de masques dans les Côtes-d’Armor ou dans le Morbihan. Intermarché, adjoignant des lignes de production de masques à Ploërmel (Morbihan) à son usine de couches (Les Celluloses de Brocéliande), annonce démarrer sa nouvelle production durant l’été 2020 avec la création de 60 emplois, mais ne manque pas d’évoquer la présence du savoir-faire voulu au sein «des équipes d’encadrement et du bureau d’études »111. La marque de qualité du salariat chevronné112.
L’Empathy Economy (4), pour sa part, entraînerait davantage l’assen- timent de tous avec un taux de chômage faible et la multiplication des emplois dans l’éducation, les soins et le loisir. L’usage de la technologie et de l’intelligence artificielle serait alors géré avec les personnels et les unions syndicales. Le début du xxe siècle avait, lui, créé l’incertitude avec l’émergence du téléphone, de la machine agricole et de la machine à écrire. À chaque ère son coefficient d’inattendu et de révolutions astrei- gnant à l’adaptation avec les forces et les ressources disponibles.
Inventer un nouveau lien fonctionnel avec le retraité
Tout n’est pas écrit de ces scénarios possibles car le xxie siècle est lui aussi engagé dans un processus de révolution de la production. Les hypothèses 2 et 4 sont les plus favorables à l’emploi post-retraite du fait, respectivement, d’une intégration programmée de chacun (2) et de sa contribution négociée (4). Mais la 3 n’exclut pas les aînés qui peuvent aussi être incités, en s’ap- puyant sur leur expérience et leurs compétences, à créer leur propre affaire.
Toutefois, la réalisation de ces scénarios requérant un maximum de talents repose sur l’accès à vie à la formation via des comptes personnels de formation, y compris pour les personnes peu qualifiées, un statut plus incitatif de l’auto-entreprise (couverture sociale, fiscalité) et un reprofilage du syndicalisme.
Comment prétendre défendre la situation des salariés sans une nou- velle lecture de l’organisation entrepreneuriale ? Les syndicats ne semblent
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