Page 99 - Le travail post-retraite
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Dix bonnes raisons de continuer à travailler...
À l’inverse de Warren Schmidt,
un actuaire sexagénaire incarné
par Jack Nicholson*. Schmidt- Nicholson voit ses précieuses archives mises aux rebut dès son départ de l’entreprise, qui intervient simultanément au décès de son épouse. C’est dans le parrainage
et le soin d’un enfant défavorisé qu’il retrouvera sa raison d’être.
Sens
Le travail post-retraite nourrit
la quête de sens qui anime peu ou prou chacun dans sa vie personnelle et/ou professionnelle. Cette quête de sens par le travail n’est pas une donnée de départ. Elle se construit avec le projet qui va se formaliser
à mesure que l’on avance dans sa première carrière. Elle s’épanouit notamment dans la transmission
de savoir, savoir-faire et savoir-être aux cadets et collègues.
Cette transmission est l’une des grandes sources de satisfaction,
de gratification.
Temps
Travailler après la retraite autorise à se maintenir dans le flux de l’activité et de l’événement, avec l’opportunité de vivre un temps nouveau dont les
règles sont inédites, le rythme différent, l’organisation choisie.
Ce temps rompt avec l’organisation canonique de la vie en trois époques – éducation, travail, retraite – au profit d’une période de carrière inédite.
Utilité
La retraite peut inspirer une douloureuse et morne certitude de déprise. La poursuite d’activité la compense par un sentiment d’utilité, regard rétrospectif compris sur la carrière parcourue. Le sentiment d’utilité motive la reprise d’un travail professionnel comme l’investissement dans l’associatif ou la sphère familiale.
Visibilité
Pour le retraité, la visibilité diminue avec l’éloignement de l’ancienne sphère d’activité, le délitement des liens qui relevaient d’une activité partagée, le départ ou l’éparpillement des personnes proches au sein de l’entreprise. Cet effacement progressif est aussi le fait de la diminution
du degré d’activité sociale. L’absence de visibilité est porteuse de cette solitude qui accompagne la retraite et que le travail rompt.
* Dans le film Monsieur Schmidt, d’Alexander Payne, sorti en France en 2002. 99