Page 121 - Le travail post-retraite

La réserve chevronnée qui sauvera l’activité
Ergonomie et expertise post-retraite pour compenser
le déclin démographique allemand
Sans l’intégration d’1,5 million d’immigrants, 2019 aurait été la première année de baisse de la population en Allemagne. Celle-ci devrait perdre 5 millions d’habitants d’ici 2050. Et dès 2030, en plus des médecins et infirmières qui font déjà défaut, 3 millions de travailleurs qualifiés manqueraient à l’économie outre-Rhin si l’État n’avait voulu prendre les devants dès 2013 avec des programmes et des lois.
Les entreprises ont accompagné cette évolution avec des change- ments dans la gestion de la ressource humaine. Quoiqu’il en soit, près d’un million d’Allemands de 65+ sont restés ou revenus au travail.
Chez Porsche, on veille déjà au maintien de la ressource phy- sique des ouvriers avec des sièges pivotants et des outils intégrés qui permettent d’intervenir sans avoir à se tordre sous les Porsche Panamera. Des exosquelettes évitent d’avoir à forcer en levant les bras. Il existe aussi des rotations d’activité afin d’éviter la fatigue et l’ennui des tâches répétitives.
Pour leur part, les ouvriers de BMW sont assistés par des robots et les voitures leur arrivent sur la chaîne dans la position qui leur per- mettra d’être le plus à l’aise pour travailler. Résultat : les firmes atten- tives au bien-être et à la santé de leurs ouvriers bénéficient de leur fidélité et d’un moindre absentéisme.
Le vieillissement, une opportunité
L’ambition est aujourd’hui de transformer le handicap du vieillisse- ment en opportunité afin que l’entreprise touche le « dividende de la longévité ». L’Allemagne s’est donc donnée pour défi de profiter de la productivité de ses travailleurs âgés.
Selon Hannes Zacher, professeur de psychologie du travail à l’Univer- sité de Leipzig, « nous avons besoin de travailleurs âgés pour travailler avec succès, pour faire croître l’économie et continuer à innover. » Il ne s’agit donc pas seulement d’atténuer « l’effet vieux » sur le travail mais de valoriser l’expérience des aînés, voire de les faire travailler dans de nou- velles directions après avoir actualisé leurs connaissances techniques, afin, aussi, qu’ils puissent transmettre. Une vraie piste car des études
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