Page 112 - Le travail post-retraite

Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
Est-ce dans les drames de sa vie privée (décès par accident de sa première femme et de leur fille en 1972, décès des suites d’un cancer de son fils Beau Biden en 2015) que Joe Biden a puisé la résilience ? Est-ce dans l’expérience du terrain, qui n’a jamais quitté ce fils de vendeurs de voitures d’occasion ? Une catégorie souvent moquée aux États-Unis, mais le tenace Joe est élu sénateur à 29 ans en allant au contact de l’électeur, en «tractant» sans relâche.
Ne puise-t-il pas aussi ses ressources pour le débat dans la dialectique constructive de son union avec sa seconde épouse Gill, professeur et spécialiste de pédagogie pour handicapés, elle qui a passé son doctorat en pédagogie en 2007, à l’âge de 55 ans, alors même que lui devient vice-président ?
Ont-ils commis une erreur sur la personne, ceux qui croyaient avoir affaire à un président centriste qui ferait le job sans his- toires, remettant sans à-coups le pays sur des rails plus stables après l’erratique période Trump? Or, Joe Biden a endossé les grandes causes nationales, promis de vacciner plus de la moitié des Américains en 100 jours !
L’évolution politique de Mitterrand comme celle de Biden a pu surprendre, surtout en ce qui concerne le second. Mais elle pousserait à considérer que les périodes qui précèdent leur apo- théose politique auront été des séries d’essais et de répétitions. Elles auront forgé la personnalité qui s’est manifestée de façon inédite lors de leur accès à la magistrature suprême. Bref, des experts seniors exerçant le pouvoir dans toute la maîtrise de leur art enfin reconnue.
Le pot de départ, ancrage du travail post-retraite volontairement consenti
Paradoxalement, le pot de départ peut donc apparaître comme un bon ancrage dans l’engagement vers un travail post-retraite conçu comme une nouvelle expérience gratifiante. La transition, qui a des consé- quences notoires, a besoin de s’effectuer de manière, sinon rituelle, du moins selon une symbolique organisée.
C’est par une chausse-trape tendue au lecteur que la journaliste RH du journal Le Monde, Annie Kahn, a mis un terme à sa carrière professionnelle
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