Page 105 - Le travail post-retraite
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La réserve chevronnée qui sauvera l’activité
leurs avantages acquis mais dont le nombre s’amenuise*. Ils demeurent cramponnés à une conception du travail qui n’a guère évolué depuis la Libération et à des négociations pied à pied avec État et patronat qui dénotent leur peu d’esprit d’anticipation, CFDT et CFTC exceptées.
Car, même si la proportion des 65+ français au travail a triplé en 10 ans, passant de 1 à 3%, elle reste loin derrière les chiffres japonais (23,6 %) et américain (20 %), qui ne cessent de croître107. Autrement dit, seules 400000 personnes travaillent sur un total de 13 millions de 65+, contre 10 millions sur un total de 48 millions aux États-Unis108 ou 8,9 millions sur un total de 33 millions au Japon109.
Des hommes qualifiés,
des femmes seules, des artisans
Les 65+ français au travail, qui cumulent emploi et retraite, sont majo- ritairement des hommes (56%) alors que, parmi les inactifs, ils ne comptent que pour 44 %. Globalement, ces actifs sont en meilleure santé que les inactifs, moins atteints d’incapacités ou de maladies chroniques.
1.Un bataillon – le tiers – est constitué d’hommes urbains, titu- laires pour la moitié d’un diplôme égal ou supérieur à bac+2 et rele- vant des professions intellectuelles supérieures. Certains sont des salariés retraités, parfois devenus auto-entrepreneurs. Certains pour- suivent à la tête de leur société de conseil ou en qualité de salariés, le plus souvent à temps partiel. La plupart ont élevé leurs enfants et vivent encore en couple.
2.Les personnels de service ou ouvriers comptent pour les deux cinquièmes du total. Ils vivent plus souvent seuls, sont peu diplômés. Ce sont des femmes pour la plupart, parfois des immigrés sans retraite. Tous présentent davantage d’incapacités que les hommes diplômés, de troubles musculo-squelettiques, d’usure corporelle relevant des tâches accomplies.
* À peine 10 % des Français sont syndiqués contre 30 % en 1950. De surcroît, les taux de syndicalisation varient avec l’employeur. On se syndique à hauteur de 20 à 25 % dans la fonction publique si l’on est un homme de 50 à 59 ans, de 15 % si l’on est une femme, de 5 % si l’on a moins de 30 ans. Le taux de syndicalisation dépasse rarement 10 % dans le privé, y descend à 7 % pour les femmes et en dessous de 5 % pour les moins de 30 ans. Source : DARES, octobre 2018
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